Controverse sur les télévisions câblées

Communiqué de presse du DETEC 26.01.07

Controverse sur les télévisions câblées: Moritz Leuenberger informe le vice-ministre italien des affaires étrangères des mesures prévues

Le chef du DETEC Moritz Leuenberger a reçu vendredi le vice-ministre italien des affaires étrangères Franco Danieli. Il l'a informé que les exploitants de réseaux câblés devraient être contraints à continuer de diffuser par voie analogique les premiers programmes publics des pays voisins, sans frais supplémentaires pour les abonnés au câble. La chaîne de télévision Rai Uno est aussi concernée par cette mesure, qui devrait figurer dans l'ordonnance relative à la nouvelle loi sur la radio et la télévision.

Lors de sa rencontre avec Moritz Leuenberger, le vice-ministre des affaires étrangères Franco Danieli, responsable notamment des Italiens résidant hors d'Italie, a exprimé son inquiétude quant à l'annonce faite par l'exploitant de réseau câblé Cablecom de transférer certaines chaînes de télévision analogiques dans son offre numérique dès avril 2007, notamment Rai Uno (publique) et Canale 5 (privée), toutes deux de langue italienne. Si Cablecom s'exécute, les abonnés devront consentir à des investissements et procéder à des aménagements s'ils veulent continuer à regarder ces deux programmes.

Moritz Leuenberger a expliqué que le passage d'une transmission analogique à une transmission numérique permet d'offrir une plus grande diversité de programmes et des nouveaux services, une évolution profitable aussi pour les consommateurs. Le passage de l'analogique au numérique est d'ailleurs en cours partout. En Suisse, il est toutefois important qu'il ne restreigne pas l'accès aux informations dans les langues officielles suisses. Ce ne sont pas seulement les habitants italophones de Suisse qui sont concernés, mais également les germanophones et les francophones.

La nouvelle loi sur la radio et la télévision (LRTV), que le Conseil fédéral doit encore mettre en vigueur, oblige les exploitants de réseaux câblés à diffuser certains programmes de télévision: les programmes de la SSR, ceux des diffuseurs privés au bénéfice d'une concession ainsi que ceux des chaînes étrangères qui sont diffusées dans les langues officielles suisses et qui contribuent notablement à l'exécution du mandat de prestations constitutionnel. Le Conseil fédéral est compétent pour désigner ces chaînes de télévision étrangères dans l'ordonnance relative à la nouvelle loi sur la radio et la télévision (ORTV).

Il y a quelques temps déjà, le chef du DETEC a chargé l'Office fédéral de la communication (OFCOM) de proposer au Conseil fédéral une disposition d'ordonnance qui garantit qu'à l'avenir, les premiers programmes des diffuseurs publics des pays voisins soient eux aussi diffusés par voie analogique. Rai Uno fait partie de ces programmes, mais pas Canale 5, qui appartient au groupe Mediaset.

En dehors de cette obligation, les exploitants de réseaux câblés aménagent librement leur offre. Dès lors, le Conseil fédéral ne peut pas les contraindre à diffuser des chaînes de télévision étrangères privées par voie analogique. Grâce à l'intervention du surveillant des prix et à la concurrence croissante, les prix de l'offre analogique de Cablecom, qui contient de nombreuses chaînes italiennes, vont considérablement baisser en avril prochain.

Au cours des prochaines semaines, le Conseil fédéral prendra une décision quant à l'obligation de diffuser des programmes étrangers. La nouvelle LRTV et l'ORTV devraient entrer en vigueur le 1er avril 2007.

Complément d'infos :

L'opérateur Cablecom a d'ores et déjà indiqué que s'il était contraint par l'ORTV à maintenir certaines chaînes sur l'analogique, d'autres seraient retirées

Le vice-ministre italien des affaires étrangères a en revanche plaidé en vain en faveur de Canale 5, dont Cablecom a également annoncé le transfert sur le numérique. Canale 5, qui fait partie du groupe Mediaset de l'ancien premier ministre Silvio Berlusconi, est en effet privé. Franco Danieli espère malgré tout que le tir pourra être corrigé lors de discussions directes avec Cablecom.

Source : http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=7468186

...

Et qu'est-ce qu'on va faire pour les chaînes supprimées un bon moment avant cette décision ? Je pense particulièrement à l'ORF1, supprimée avec RTL-TV et sans avertissement par naxoo, ce qui avait provoqué la colère des germanophones de la région sans pour autant arriver au même résultat qu'aujourd'hui. Le fait que cela touchait un bassin de population relativement réduit par rapport à Cablecom et que les suppressions de chaînes ne faisaient pas la une des journaux à l'époque y est pour beaucoup.

Si c'est indiquée dans la loi ORTV, Naxoo sera obligé de remettre ORF1 en analogique, parce que je ne vois pas pourquoi Cablecom y serait contraint avec Rai Uno et France 2 mais pas ORF1 avec Naxoo, la loi est pour tous le monde !!!

peluche a écrit:Si c'est indiquée dans la loi ORTV, Naxoo sera obligé de remettre ORF1 en analogique, parce que je ne vois pas pourquoi Cablecom y serait contraint avec Rai Uno et France 2 mais pas ORF1 avec Naxoo, la loi est pour tous le monde !!!

Héhé, ça serait drôle ça
Car d'après le message de Jacques Beaud (voir ici), 3sat fait partie des chaînes à maintenir en analogique.

Donc on retrouverait ORF1 et on aurait une nouvelle chaîne, 3sat, qui n'a jamais été diffusée en analogique à Genève. Maintenant, si on applique la brève au pied de la lettre, il s'agit de chaînes qui devront "rester" en analogique. Ca ne s'appliquerait donc pas à 3sat qui n'y était pas avant.

Quoi qu'il en soit, le retour d'ORF1, voire l'ajout de 3sat, ne pourra se faire sans la suppression d'autres chaînes. Sachant qu'il existe 3 mires, dont seulement une semble être est utilisée pour divers test, on pourrait en virer 2 plutôt qu'une vraie chaîne.

Selon le journal du Jura :

Selon le DETEC, qui planchait sur cette question «depuis quelque temps déjà», les chaînes étrangères qui devront rester sur l'analogique sont RAI Uno, France 2, ARD et ORF1. Viennent s'ajouter Arte, 3sat, TV5 et Euronews

Donc en gros les premières chaînes publics de chaque pays voisins + les chaînes où la SSR participe

Ce qui nous ferait, en principe une offre analogique de 14 chaînes minimum :

TSR1
TSR2
SF1
SF zwei
TSI1
TSI2
TV5
arte
EuroNews
3sat
France 2
RAI Uno
ARD
ORF1

Auxquelles devrait s'ajouter les chaînes :

SFinfo
Chaîne locale : Léman Bleu/TVRL/Ici TV/Canal NV etc...

Soit au maximum 17 chaînes si on compte en plus un canal d'information du téléréseau. Ca laisserait tout de même une offre analogique "potable".

Il y a quelque chose que je pige pas: en quoi Leuenberger a-t-il à intervenir sur une histoire de chaînes de télévision? Ca a que ça à foutre un conseiller fédéral?
Cablecom, c'est une société privée non? Donc pourquoi n'ont-ils pas le choix des chaînes qu'ils mettent en analogique ou en numérique?

Bien évidemment, je suis conscient que le passage de ces chaînes signifie une rentrée plus importante d'argent, mais fondamentalement n'est-ce pas leur droit le plus strict?

J'ai du rater un épisode quelque part j'imagine...

...

rb44 a écrit:
J'ai du rater un épisode quelque part j'imagine...

Des cours de civisme?

...

Les chaines régionales ne peuvent être diffusées que dans leur région.
3sat n'est pas diffusé en analogique par la Sitel...

Lu sur le site du 24 heures:

Cablecom exige du Conseil fédéral qu'il désigne 25 chaînes à ne pas transférer sur le réseau numérique jusqu'en 2009. L'entreprise veut ainsi être fixée, après s'être fait taper sur les doigts pour avoir voulu biffer du réseau analogique France 2 et Rai Uno.

rb44 a écrit:Il y a quelque chose que je pige pas: en quoi Leuenberger a-t-il à intervenir sur une histoire de chaînes de télévision? Ca a que ça à foutre un conseiller fédéral?

Tout ce qui concerne la télédiffusion fait parti de son département

Cablecom, c'est une société privée non? Donc pourquoi n'ont-ils pas le choix des chaînes qu'ils mettent en analogique ou en numérique?

La télévision c'est pas tout à fait comme n'importe quelle service fourni par une entreprise privée. Il y a des chaînes que le peuple suisse finance, des chaînes dont leurs concessions implique leur diffusion sur tout le territoire, etc... Donc Cablecom et les autres privés peuvent faire ce qu'ils veulent oui, mais dans une certaine mesure. En téléphonie on a bien le service universel, qu'un privé devra assurer si un jour Swisscom ne s'en occupe plus. Pour le téléréseau ça n'existait pas encore, mais je trouve tout à fait légitime qu'on s'y intéresse à présent.

Prise de position de Cablecom, 26.01.07

Demande du Conseiller fédéral Leuenberger d’inclure Rai Uno à la liste «Must-Carry» du DETEC

Selon une annonce faite aujourd’hui, le DETEC souhaite voir imposer la diffusion des premiers programmes de la télévision publique des pays voisins, notamment Rai Uno, sur le réseau câblé.

Comme cablecom l’a souligné à plusieurs reprises (Berner Zeitung du 20.1., SonntagsZeitung du 21.1., magazine télévisé Tele du 24.1., l’émission Rundschau sur SF1 du 24.1.), cablecom salue les décisions des autorités et tout règlement clair dans ce domaine.

En sa qualité d’entreprise privée, il ne revient pas à cablecom de pratiquer une politique des médias. Les transferts de chaînes communiqués par cablecom le 28 décembre 2006, outre le fait qu’ils seront conformes aux prescriptions légales (Must-Carry conformément à la LRTV en vigueur, concessions), ont avant tout été décidés en fonction d’une liste, établie par Telecontrol, des chaînes présentant les nombres de téléspectateurs les plus faibles.

Il n’en reste pas moins que, suite à la numérisation de la télévision, à partir d’avril ou juin, cablecom nécessitera plus de bande passante, ce qui la poussera à transférer, en 2007, six programmes analogiques à l’offre numérique.