TV régionales: un service public à géométrie variable
Jeu Sep 16 2010, 23:43
Communiqué de presse de l'OFCOM, 15.09.2010
Télévisions régionales privées: un service public à géométrie variable
Biel/Bienne, 15.09.2010 - Les chaînes de télévision régionales remplissent leur mandat de prestations de manières très diverses. Telle est la principale conclusion d'une étude menée par l'Université de Fribourg sur la variété des thèmes traités, l'actualité, l'ancrage régional et la diversité des opinions dans les émissions d'information proposées par les diffuseurs privés chargés d'un mandat de prestations. L'Office fédéral de la communication (OFCOM) va maintenant discuter de ces résultats avec les responsables des chaînes concernées.
Actuellement, treize chaînes de télévision privées disposent d'une concession assortie d'un mandat de prestations et reçoivent une quote-part de la redevance. L'analyse des programmes montre que le service public régional est mis en œuvre de manière très différente d'une chaîne à l'autre.
Le temps d'antenne quotidien consacré à la diffusion de bulletins régionaux d'information au sens strict – c'est-à-dire sans les nouvelles sportives, économiques, boursières et météorologiques – varie entre 12 minutes (Léman Bleu) et 26 minutes (Tele Ticino).
Les thèmes abordés sont variés, toutefois avec des différences notables d'une région linguistique à l'autre. En Suisse alémanique, les chaînes mettent davantage l'accent sur des faits divers (en lien avec des personnalités ou des catastrophes) que leurs homologues romandes et tessinoises. Tele M1, par exemple, y consacre plus de 60% de son temps d'information hebdomadaire. Avec près de 50% du temps d'information hebdomadaire, Tele Ticino affiche le plus fort pourcentage de contributions consacrées à la politique, ce qui pourrait aussi s'expliquer par l'actualité durant la période d'analyse. En effet, une très large part de l'information diffusée sur cette chaîne à ce moment-là portait sur le conflit fiscal entre la Suisse et l'Italie et sur ses répercussions au Tessin.
Conformément au mandat de prestations, les émissions d'information couvrent des sujets et des événements régionaux. L'actualité régionale de la zone de diffusion occupe plus de 90% du temps d'antenne consacré à l'information. Tele Ticino, Canal 9/Kanal 9, Tele Basel et Tele Bielingue atteignent même un pourcentage proche de 100%. Tele M1, par contre, s'intéresse davantage à des thèmes nationaux et internationaux, avec pour conséquence que 25% du temps consacré à l'information et la moitié des reportages n'ont pas de liens avec la zone de diffusion. Dans les émissions d'information, la part consacrée à l'actualité immédiate varie entre 29% et 64%. Léman Bleu (64%), Tele M1 (61%) et Tele Ticino (60%) affichent les pourcentages les plus élevés. Tele Ostschweiz et Tele Südostschweiz sont les chaînes qui diffusent le moins de sujets d'actualité.
Dans l'ensemble, les chaînes de télévision régionale contribuent au service public dans leur zone de diffusion. Les différences sont toutefois marquées d'un programme à l'autre. Une proportion de reportages consacrés à des faits divers supérieure à 50% peut apparaître comme problématique du point de vue du mandat de prestations. Il en va de même pour la diffusion d'un trop grand nombre d'éléments sans lien direct avec des sujets d'actualité.
L'OFCOM va maintenant discuter des résultats de cette première phase d'analyse avec les responsables. Ces rencontres auront pour but d'examiner les points problématiques et de rechercher des possibilités d'améliorations. Des mesures dans le cadre d'une procédure de surveillance ne seront envisagées que dans le cas où aucun progrès n'est constaté sur le long terme. Pour de tels cas, la loi prévoit des mesures qui vont du constat formel de la violation du mandat de prestations à une réduction du montant de la quote-part voire même, en dernier recours, à un retrait de la concession.
L'analyse des programmes de télévision régionale a été réalisée, sur mandat de l'OFCOM, par un groupe de chercheurs de l'Université de Fribourg, sous la direction de Steffen Kolb. Les résultats complets seront compilés dans un ouvrage à paraître début 2011. Ces analyses font partie du projet de recherche de l'OFCOM qui examine les prestations fournies par les diffuseurs suisses de programmes de radio et de télévision et leur crédit auprès du public suisse.
Télévisions régionales privées: un service public à géométrie variable
Biel/Bienne, 15.09.2010 - Les chaînes de télévision régionales remplissent leur mandat de prestations de manières très diverses. Telle est la principale conclusion d'une étude menée par l'Université de Fribourg sur la variété des thèmes traités, l'actualité, l'ancrage régional et la diversité des opinions dans les émissions d'information proposées par les diffuseurs privés chargés d'un mandat de prestations. L'Office fédéral de la communication (OFCOM) va maintenant discuter de ces résultats avec les responsables des chaînes concernées.
Actuellement, treize chaînes de télévision privées disposent d'une concession assortie d'un mandat de prestations et reçoivent une quote-part de la redevance. L'analyse des programmes montre que le service public régional est mis en œuvre de manière très différente d'une chaîne à l'autre.
Le temps d'antenne quotidien consacré à la diffusion de bulletins régionaux d'information au sens strict – c'est-à-dire sans les nouvelles sportives, économiques, boursières et météorologiques – varie entre 12 minutes (Léman Bleu) et 26 minutes (Tele Ticino).
Les thèmes abordés sont variés, toutefois avec des différences notables d'une région linguistique à l'autre. En Suisse alémanique, les chaînes mettent davantage l'accent sur des faits divers (en lien avec des personnalités ou des catastrophes) que leurs homologues romandes et tessinoises. Tele M1, par exemple, y consacre plus de 60% de son temps d'information hebdomadaire. Avec près de 50% du temps d'information hebdomadaire, Tele Ticino affiche le plus fort pourcentage de contributions consacrées à la politique, ce qui pourrait aussi s'expliquer par l'actualité durant la période d'analyse. En effet, une très large part de l'information diffusée sur cette chaîne à ce moment-là portait sur le conflit fiscal entre la Suisse et l'Italie et sur ses répercussions au Tessin.
Conformément au mandat de prestations, les émissions d'information couvrent des sujets et des événements régionaux. L'actualité régionale de la zone de diffusion occupe plus de 90% du temps d'antenne consacré à l'information. Tele Ticino, Canal 9/Kanal 9, Tele Basel et Tele Bielingue atteignent même un pourcentage proche de 100%. Tele M1, par contre, s'intéresse davantage à des thèmes nationaux et internationaux, avec pour conséquence que 25% du temps consacré à l'information et la moitié des reportages n'ont pas de liens avec la zone de diffusion. Dans les émissions d'information, la part consacrée à l'actualité immédiate varie entre 29% et 64%. Léman Bleu (64%), Tele M1 (61%) et Tele Ticino (60%) affichent les pourcentages les plus élevés. Tele Ostschweiz et Tele Südostschweiz sont les chaînes qui diffusent le moins de sujets d'actualité.
Dans l'ensemble, les chaînes de télévision régionale contribuent au service public dans leur zone de diffusion. Les différences sont toutefois marquées d'un programme à l'autre. Une proportion de reportages consacrés à des faits divers supérieure à 50% peut apparaître comme problématique du point de vue du mandat de prestations. Il en va de même pour la diffusion d'un trop grand nombre d'éléments sans lien direct avec des sujets d'actualité.
L'OFCOM va maintenant discuter des résultats de cette première phase d'analyse avec les responsables. Ces rencontres auront pour but d'examiner les points problématiques et de rechercher des possibilités d'améliorations. Des mesures dans le cadre d'une procédure de surveillance ne seront envisagées que dans le cas où aucun progrès n'est constaté sur le long terme. Pour de tels cas, la loi prévoit des mesures qui vont du constat formel de la violation du mandat de prestations à une réduction du montant de la quote-part voire même, en dernier recours, à un retrait de la concession.
L'analyse des programmes de télévision régionale a été réalisée, sur mandat de l'OFCOM, par un groupe de chercheurs de l'Université de Fribourg, sous la direction de Steffen Kolb. Les résultats complets seront compilés dans un ouvrage à paraître début 2011. Ces analyses font partie du projet de recherche de l'OFCOM qui examine les prestations fournies par les diffuseurs suisses de programmes de radio et de télévision et leur crédit auprès du public suisse.
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Re: TV régionales: un service public à géométrie variable
Ven Sep 17 2010, 11:57
Un sujet très intéressant qui révèle la politique audiovisuelle calamiteuse de la Suisse:
A-t-on vraiement besoin de deux services public de l'audiovisuel ? Un premier national qui coute très cher mais rempli (relativement) bien sa mission et un deuxième pour traiter des informations INSTUTUTIONELLES locales ? Ces informations ne sont-elles pas suffisament traitées par la presse régionale très développée en Suisse Romande ?
La SSR a certainement d'énormes progrès à faire dans la gestion des moyens qui lui sont alloués, mais je n'ai jamais entendu personne s'offusquer des millions qui sont dépensés pour que Fathi Derder et Pascal Décaillet puissent nous gratifier quotidiennement de leur vision du monde.
Par ailleurs, on peut aussi se demander jusqu'ou un régulateur peut imposer la programmation d'une chaîne de télévision. L'étude mentionnée laisse entendre que les TV soumises à concession ont une programmation imposée à la minute près (ou tout du moins en pourcentage de la grille). Dans un univers ou le téléspectateur à accès à des dizaines de chaines francophones, est-ce vraiement la meilleure façon de faire émmerger une offre télévisuelle privée ce qui fut, de mémoire, un des objectifs de la nouvelle LRTV ? Dans le cas contraire, il faudra se résoudre à ce que les grands groupes de médias Européens continuent à ponctionner massivement un marché publicitaire qui parait il, n'a jamais été suffisament important pour permettre le développement de grandes chaînes privées.
A-t-on vraiement besoin de deux services public de l'audiovisuel ? Un premier national qui coute très cher mais rempli (relativement) bien sa mission et un deuxième pour traiter des informations INSTUTUTIONELLES locales ? Ces informations ne sont-elles pas suffisament traitées par la presse régionale très développée en Suisse Romande ?
La SSR a certainement d'énormes progrès à faire dans la gestion des moyens qui lui sont alloués, mais je n'ai jamais entendu personne s'offusquer des millions qui sont dépensés pour que Fathi Derder et Pascal Décaillet puissent nous gratifier quotidiennement de leur vision du monde.
Par ailleurs, on peut aussi se demander jusqu'ou un régulateur peut imposer la programmation d'une chaîne de télévision. L'étude mentionnée laisse entendre que les TV soumises à concession ont une programmation imposée à la minute près (ou tout du moins en pourcentage de la grille). Dans un univers ou le téléspectateur à accès à des dizaines de chaines francophones, est-ce vraiement la meilleure façon de faire émmerger une offre télévisuelle privée ce qui fut, de mémoire, un des objectifs de la nouvelle LRTV ? Dans le cas contraire, il faudra se résoudre à ce que les grands groupes de médias Européens continuent à ponctionner massivement un marché publicitaire qui parait il, n'a jamais été suffisament important pour permettre le développement de grandes chaînes privées.
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